Des paysages merveilleux, une très riche biodiversité, des cultures ancestrales
étonnantes, et quoi ? une femme qui nettoie son linge en aval d’un jeune homme qui urine dans le même cours d’eau, ça n’a jamais tué un indonésien ça ! et puis ? des déchets,
partout ou presque, du plastique, des cadavres de bouteilles, sacs, tongues... Et alors ? Et alors, on appelle cela une pollution, visuelle et physique. Le visuel, encore passe (bienque ça
m’arrache les yeux !) mais le physique, c’est autre chose ! 
Simplement car les animaux marins en absorbent (mégots, plastiques…) les prenant pour de la nourriture, et meurent, souvent. Dans ce cas, les tortues marines dont l’espèce est menacée. On compte un grand nombre d'espèces indigènes menacées, dont 140 de mammifères répertoriés par l'UICN. 15 sont en danger critique, dont le Macaque noir à crête, dont nous parlerons ultérieurement.
Ensuite, car ils sont pour la plupart ni altérables, ni biodégradable, ces matériaux restent tels quels ou encore laissent encore se dégager de fines particules dans le milieu naturel, comme les PCB par exemple. On les connait bien, ce sont eux qui sont les principaux responsables de la pollution du Rhône (Dérivés chlorés appelés aussi propylènes, très stables utilisés à différentes fins).
Nous ne sommes pas ici pour dresser le procès de quiconque. Le plastique, l’aluminium,
le verre ont bêtement pris la place de matériaux dégradables et naturels, améliorant le quotidien des populations locales ; mais pas leur avenir. L’apport de ces nouveaux matériaux s’est
fait sans penser à la gestion des usagers. La gestion des déchets, le recyclage, la notion d’écologie , tout ceci n’est pas une priorité dans cette partie du monde où l’on profite d’une
pluie pour sortir sur le pas de la porte avec son shampoing.
Non, en fait je me trompe, les indonésiens ont trouvé une valorisation intéressante à l’emballage du produit le plus mondialisé : le coca cola, comme vous pouvez le voir sur la photo, cette station essence…
Alors, en l’absence de gestion des déchets, les habitants quelques fois, comme sur Sulawesi dans le village de Batuputih, se mobilisent pour nettoyer leur village et leur plage ; chacun gère ses déchets en les brûlant dans leur cour et tous les vendredis dès l’aube, les villageois collectent les déchets amenés par vents et marées ou laissés la semaine dans les rues, puis les brûlent ensembles.
Cette pollution là est facile a appréhender ; il en est une autre plus insidieuse, plus perverse, la pollution chimique.
L’Indonésie est un gros producteur de riz, de tabac, d’hévéa (caoutchou) et de palmiers (huile, noix de coco), mais aussi de
café, de cacao et de thé.
Il m’a été difficile de trouver des informations à ce sujet, car ici peu de gens connaissent le sujet, et aussi par manque de temps ; internet nous le savons tous est un
puits d’informations, alors voici un article à ce
sujet.
Ce que l’on peut dire en général c’est que des produits ont été utilisés ici avec un temps de retard par rapport aux pays industrialisés. De toute évidence, en tous les cas, leur utilisation se fait dans la plus grande ignorance (protection de l’utilisateur, de l’environnement, du consommateur, … des doses, des délais avant récoltes…).
Le DDT quant à lui a été utilisé en Indonésie, comme dans d’autres pays africains d’ailleurs, dans un programme de contrôle de la malaria. La malaria ou paludisme est transmis par la femelle du moustique Anophèle. Le DDT a une action insecticide sur cet insecte. De 1963 à 1975, près de 30 000 T de produit ont été importés ici, dont 75% ont été utilisés dans ce programme contre le palu… et le reste ?
Il faut savoir que dans des pays en développement le paludisme tue, surtout enfants et personnes âgées. Le DDT c’est une sacrée cochonnerie mais dans le même ordre d’idée, on a les chimiothérapies… toujours un bien pour un mal. Comprenons les choses.
En ce qui concerne le palmier à huile par contre, on peut dire bien volontiers qu’il contribue à la déforestation, au déséquilibre écologique et a un impact significatif sur la biodiversité. De plus, il est mauvais pour la santé ! Les petits veinards qui se sont procurés le N° 93 de la Garance Voyageuse (là où est paru l’article sur le Kaori) pourront lire un article à ce sujet en 1ère page. Pour les autres, vous savez ce qu’il vous reste à faire !
Espoirs :
A défaut de politique responsable, quelques poignées de personnes se mobilisent car elles ont pris conscience de l’enjeu environnemental, sanitaire, économique et écologique.
The organic farm and stay à Bali tout d’abord promeut l’agriculture biologique à petite échelle et une forme d’éducation à l’environnement, dans la bonne humeur,
pour des touristes cherchant le naturel et le calme. Vous pouvez en savoir plus en allant sur leur site www.theorganicfarmbali.com. Des pionniers de ce créneau économico-écologique qui font les choses au mieux, avec les
moyens du bord. Ils vont bientôt recevoir des graines de Kokopelli (http://www.kokopelli.asso.fr/ ), non hybrides, sans pesticides pelliculés. Je salue leur
action !
A une autre échelle, j’en viens à mon coup de cœur indonésien. Sulawesi, la réserve de Tangkoko. Victor, Mathilde, trois langues, deux cultures, un même objectif : la conservation des espèces ; la sauvegarde de la biodiversité par l’éducation. Une grande émotion!
La suite sous peu … Veuillez nous excuser pour cet article sans photo, l acces
internet est quelque fois sommaire, on veillera a les mettre rapidement, entre 2 aeroports. Vous pouvez tout de meme les consulter en cliquant ici pour la reserve.
les autres generales de sulawesi arriveront bientot.
Voilà, on y vient ! La collecte d’informations et leur traduction prend un peu de temps. C’est compréhensible entre la visite d’un volcan, le renouvellement d’un visa, un cours de plongée, les embouteillages à Manado, la recherche de connexion internet …
Alors, oui, la conservation des espèces. Pourquoi ?
Car la biodiversité unique (faune et flore) indonésienne est d’une richesse inestimable
Car les populations humaines ont un impact sur la biodiversité
Car si on ne protège pas la nature et les espèces de notre propre empreinte, on va bientôt se retrouver tout seul… triste fin qui serait la nôtre ! …
Les milieux naturels sont composés d’une multitude d’écosystèmes. Ces écosystèmes composés eux même d’espèces végétales et animales sont spécifiques à des régions, des climats, des géologies et évoluent en équilibre fragile. Toutes les espèces sont en interconnections, directement ou indirectement.
Protéger un espace, c’est protéger ses habitants. C’est pourquoi on créer des réserves, des parcs naturels, que l’on valide des arrêtés préfectoraux de protection de biotopes…
La réserve de Tangkoko, Duasudara et Batuangus (villages associés) s’etend sur 8867 ha de forêt tropicale et a été crée en 19.......
Elle abrite entre autre des couscous, des tarsiers et des macaques à crête.
Les couscous (Ailurops ursinus), cousins des koalas, ne sont pas soumis à un programme de protection particulier mais il est intéressant de les connaître sur http://fr.wikipedia.org/wiki/Ailurops_ursinus.
Les tarsiers (Tarsius spectrum), minuscules primates nocturnes aux yeux littéralement plus gros que le ventre, si gros qu’ils ne peuvent les faire bouger dans leurs orbites. Heureusement, leur tête peut tourner à près de 360°, ce qui leur donne un bon champ de vision. Les tarsiers ont de grandes oreilles sensibles capables de se rétracter et de se déployer, et de longues pattes disproportionnées qui leur permettent de sauter sur des distances équivalentes à 10 fois leur taille.
Ils utilisent leur anomalies anatomiques et leur vitesse impressionnantes pour attraper de petits insectes. D’ailleurs ces même caractéristiques physiques ont inspiré la créature de Yoda dans Star wars.
Les tarsiers vivent en groupe allant jusqu’à 8 individus et communiquent par des sons qui ressemblent à des chants très aigus. Leur répartition ne dépasse pas certaines forêts tropicales de l’Indonésie et des Philippines.
Pour en savoir plus : http://fr.wikipedia.org/wiki/Tarsier_fant%C3%B4me
Les macaques à crête : Ce primate unique est caractérisé par sa fourrure noire, sa crête proéminente au sommet de son crâne et son derrière rose.
Le macaque à crête noire (Macaca nigra) est l’une des 19 espèces de macaque dans le
monde. Endémique à l’île de Sulawesi, Indonésie, une des dernières populations du
macaque à crête noire se trouve dans la réserve naturelle de Tangkoko, à l’extrémité nord de l’île de Sulawesi, dans quelques petites parties de forêts isolées, l’unique lieu où il est
actuellement protégé.
Parmi les 7 espèces de macaques vivant dans l’île de Sulawesi, toutes sont menacées. Mais le macaque à crête noire fait face à la plus haute possibilité d’extinction, et ce dans un futur proche. La population a décliné de 80% en 40 ans et continue de décroître rapidement. Ces primates sont ainsi classés comme espèce en voie critique (liste rouge) d’extinction par l’IUNC, depuis 2008.
L’action de conservation immédiate est plus que nécessaire.
Les principales menaces ?
èTout d’abord la chasse et le commerce de viande. En effet, la viande de macaque est considérée comme un mets de premier choix, de luxe, dans le nord Sulawesi et est souvent consommée lors de grandes occasions (vacances, mariages, Noël…). Le macaque est régulièrement chassé et vendu sur des marchés. Même si sa chasse est illégale, la demande et les commerces restent forts et la chasse continue de faire décroître la population.
èLes bébés macaques sont également capturés pour être vendus comme animaux de compagnie.
èL’autre menace est liée à la dégradation de la forêt. L’habitat du macaque est en voie d’être rapidement détruit du fait de l’abattage illégal d’arbres pour la construction, de l’extension des terres agricoles (plantation de palmiers à huiles par exemple) et de feux de forêts. La dégradation des forêts réduit les sources de nourriture des macaques et augmente la compétition entre les groupes de primates.
Une journée type :
Les Macaques passent près de 60% de leur temps diurne à parcourir la forêt, au sol ou en grimpant aux arbres pour aller cueillir des fruits frais. Le reste de la journée est passé à se reposer et à se sociabilisé. A la tombée de la nuit, ils grimpent dans les arbres où ils cherchent un coin confortable où dormir et n’en redescendront qu’au levé du jour.
Mœurs :
Ce sont une des espèces de singes les plus sociales vivant en groupe mixte de 10 à 100 individus. Une hiérarchie très stricte existe entre les adultes mâles et femelles du groupe, mené par le mâle dominant dit « alpha ». Ils communiquent par gestes et vocalisations… à la fois ça leur suffit, madame n’a nul besoin de tanner monsieur pour faire le ménage, la vaisselle ou je ne sais quelle corvée…
A table !
Les Macaques sont omnivores, ils s’alimentent de fruits (145 espèces de fruits, ce qui représente 65% de leur alimentation), végétaux, insectes et petits vertébrés (serpents, lézards de manière occasionnelle). Ils boivent de l’eau dans les creux des troncs, des feuilles. Il leur arrive de stocker la nourriture qu’ils récoltent pour la consommer plus tard.
Toi + Moi …
L’accouplement peut avoir lieu toute l’année, le mâle dominant prouvant ses forces aux femelles en chaleurs. Au détour d’un chemin et hop, ni vu ni connu j’t’embrouille, le tour est joué, par de flonflons, pas de violons, 3 petits coups et puis s’en vont ! Les adultes deviennent sexuellement matures à partir de 4 à 6 ans. Pendant leur cycle menstruel (les chaleurs) les fesses des femelles enflent, s’élargissent. La période de gestation dure 6 mois et le nouveau né restera 4 mois avec sa mère en sevrage.
Programme de conservation :
Le projet de protection du macaque à crête a vu le jour en 2006, impulsé par 3 organisations : le centre allemand du primate (DPZ), l’université agricole de Bogor à Java ainsi que l’université de Manado à Sulawesi. Il porte sur l’écologie et les comportements de l’espèce.
Un moyen, l’éducation à l’environnement :
Afin préserver l’environnement, un des moyens, et certainement le meilleur dans ce cas comme dans beaucoup d’autres, c’est d’en parler et en particuliers aux enfants, aux jeunes, c'est-à-dire aux acteurs de demain. Biensûr, l’information est également destinée à toute la population locale et aux touristes.
3 acteurs collaborent sur ce projet d’éducation à la conservation :
l’ONG “Regards d’Ailleurs”, Compiègne, France (regards-dailleurs.org)
Pacific Institute, Manado, Sulawesi (institutpasifik.org)
Macaca Nigra Project, Tangkoko forest, Batu Putih, Sulawesi
(macaca-nigra.org),soutenu par
DPZ et les universites de
Manado et Bogor, n'est pas a l'origine un projet de conservation, mais
de recherche sur l'ecologie et le comportement des macaque.. Depuis
cette annee il s'implique dans la conservation a travers le projet
educatif.
Le projet pédagogique a débuté récemment, en janvier 2011 dans le village de Batu Putih et va être développé dans d’autres villages d’ici septembre 2011.
Il enseigne de manière ludique l’importance, pour aujourd’hui et pour demain, de la protection de l’environnement, en inculquant les bases élémentaires à la compréhension de tels enjeux, communique sur l’illégalité de la chasse et de la déforestation. Il explique aussi le problème que pose les pièges destinés à d’autres animaux, posés par les enfants.
Nous avons été très touché par ces projets de conservations écologique et pédagogique. Nous saluons haut et fort le travail des scientifiques, des gardes du parcs et disons un grand merci à Mathilde et à son ONG « Regards d’ailleurs », ainsi qu’à Victor pour son implication ! Ce n’est que le début et un long chemin les attend, ce ne sera certainement pas simple tous les jours, mais cette cause est merveilleuse. Ceux qui y travaille de près ou de loin peuvent s’endormir en sachant qu’il servent une belle cause. Merci à tous !
